Cette campagne de Crownfunding bouclée mais qui a viré au cauchemar
Je vous parle d'un des échecs qui m'a beaucoup appris
Salut, c’est Wilfried ! Comment ça va ? 😊
Pour les nouveaux : Bienvenue ! :) J'ai créé cette newsletter pour partager mon parcours d’entrepreneur, mes réussites, mes échecs et mes réflexions au quotidien. Elle est chronologique, donc je vous recommande de lire les premières éditions dans l’ordre. Cela apporte plus de valeur et c’est plus sympa :).
Dans ma précédente newsletter, je te promettais de te parler de deux échecs cuisants que j’ai essuyés dans ma courte vie d’entrepreneur. À vrai dire, il y en a plus que cela, tu t’en doutes. Mais on va dire que pour ces deux-là, les enjeux étaient plus importants. Finalement, je vais d’abord te parler d’un seul car sinon ce serait très long. Le second arrivera dans une autre newsletter.
Une campagne de Crowdfunding bouclée mais qui vire au cauchemar
C’était il y a plus de dix ans, en 2013. En parallèle de mon blog « Blingcool Le Blédard », je lance une marque de vêtements appelée Blédardise.
À cette époque, je pouvais compter sur une communauté très engagée qui me suivait déjà depuis un bout de temps. Étant encore étudiant, pour sortir la première collection de T-shirts « In Chicken We Trust », je décide de faire appel au financement participatif.
Des nuits blanches, une jolie page de présentation et des échanges avec l’équipe de la plateforme Ulule plus tard, ma campagne est en ligne pour l’objectif modeste de 3000€ en un mois. En échange, j’offre des contreparties (un peu trop) généreuses.
Ce sera ma 1ère erreur fatale : pour un don de 30€, j’offrais 2 T-shirts. Ce qui me laissait finalement un gain ridicule sur le don. Une contrepartie se doit d’être symbolique et l’argent récolté doit véritablement servir à l’entrepreneur sauf si nous sommes dans un modèle de prévente. Ce qui n’était pas le cas pour moi.
Ensuite, l’équipe d’Ulule a eu un véritable coup de cœur pour mon projet et certains membres m’ont proposé de traduire ma page en allemand et en portugais ! Wow ! J’étais sur un nuage. La campagne a été mise en avant sur la page d’accueil de la plateforme et les dons ont afflué. C’est alors que j’ai réalisé ma 2ème grosse erreur :
Pensant que ma campagne ne toucherait que la métropole française, j’offrais également les frais de port sur la plupart des contreparties (même en France métropolitaine, offrir les frais de port est déjà quelque chose de très risqué). Alors quand j’ai vu des dons provenir du Canada et d’Arabie Saoudite, j’ai compris que la contrepartie et son envoi me coûteraient plus cher que le don en lui-même. Concrètement, cela signifiait que lorsqu’une personne au Canada donnait 30€, je devais payer au minimum 45€ pour l’envoi de sa contrepartie.
Finalement, ma campagne s’est terminée et j’ai dépassé mon objectif initial de peu. Les deux erreurs précédentes en sursis, deux autres liées aux fournisseurs vont venir s’ajouter :
La 1ère est due au fait que j’ai fait appel à un fournisseur sans le tester. À l’époque, c’était une marque très populaire qui sous-traitait également l’impression de T-shirts pour d’autres avec notamment une technique appelée « All Over » qui consiste à imprimer un motif sur l’ensemble du T-shirt. Dans mon cas, il s’agissait de T-shirts en polyester complètement imprimés en wax. À la réception de mes T-shirts, c’est le coup dur : les T-shirts sont imprimés partiellement avec des parties complètement blanches. Trop tard pour revenir en arrière, je dois envoyer les T-shirts aux contributeurs tels quels.
La 2ème erreur relève plus d’une faute de frappe : j’ai commandé 100 T-shirts gris chinés au lieu de blancs.
Finalement, tous ces manquements ont eu pour conséquence d’avoir une campagne de crowdfunding dont le coût a été plus important que le montant levé. J’ai donc dû investir mes fonds propres pour m’assurer que mes contributeurs reçoivent quand même toutes les contreparties. En définitive, cette campagne m’a coûté plus cher que ce qu’elle n’a rapporté.
Voici les leçons que j’en ai tirées :
Une campagne de financement participatif se distingue d’un système de préventes. Vous devez offrir des contreparties symboliques pour lever suffisamment de fonds pour couvrir vos besoins.
Prenez soin de bien maîtriser vos coûts et prévisions afin de ne pas avoir de mauvaises surprises. Les chiffres sont tout aussi importants que la forme.
Soyez transparents avec vos contributeurs : s’ils participent à votre campagne, c’est d’abord pour soutenir votre projet. N’hésitez pas à leur parler des coulisses, des difficultés rencontrées plutôt que de vous murer dans le silence. Ils seront d’autant plus indulgents qu’ils savent que l’erreur est humaine.
Soyez authentiques et proposez aux personnes de prendre part à un superbe projet plutôt que de vous venir en aide. C’est la subtilité entre demander de l’argent et inviter les gens à prendre part à une belle aventure.
Voilà, j’espère que cette première expérience vous aura instruit ou du moins révélé les coulisses de l’entrepreneuriat. Fort heureusement, l’entrepreneuriat ce n’est pas que cela et j’ai également fait de très belles rencontres grâce à cette campagne et, bizarrement, si c’était à refaire, je le referais (en étant plus attentif bien sûr).
Je vous donne rendez-vous mercredi prochain pour une nouvelle newsletter.